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7.3- Sclayn, la nuit.

 

 

 

 

 

 

 

Un jour s'efface à nouveau, sur qui la nuit et son silence font reculer le temps. Ce temps qui courre et que l'on ne rattrape guère. Bientôt, ce sera l'hiver et pourtant, il fait encore très doux. Les lumières du village brûlent toujours ainsi que celles de quelques demeures. Le ciel est couvert d'étoiles et je l'observe depuis un certain temps. Comme il est magnifique le firmament, au milieu de la sérénité de la nuit. L'intensité lumineuse des étoiles diffère les unes des autres et donne aussi une apparence de couleur qui varie également. Puis, dans ce silence si profond, je perçois le bruit d'un avion et j'en aperçois bien vite ses feux. Tout d'abord un point vert à côté duquel scintille par moment un point blanc. Ensuite, il est au dessus de moi, je distingue aussi un point rouge. Le poursuivant des yeux dans sa progression, je finis par ne plus voir que le point rouge jusqu'à ce qu'il disparaisse complètement et son bruit aussi. Mais, dans cet univers si perlé, où pourrait bien se trouver l'étoile polaire ! En principe près de la petite ourse, seulement comment la reconnaître. Ma recherche fut brusquement interrompue par le passage d'une étoile filante qui me fit frissonner. Elle traçait de longs traits discontinus qui s'effaçaient presque aussitôt, et se déplaçait à une vitesse vertigineuse. En quelques secondes, elle avait traversé le ciel. Je fixais encore le firmament pendant quelques instants mais plus aucun phénomène ne se produisit. Alors, je rentrais quelque peu déçu mais heureux en m'interrogeant sur ce mystère. Mystère quasi inexplicable qui pourrait s'apparenter au surnaturel.

Une à une, les lumières s'éteignent. Maintenant, il fait complètement noir. Le bruit du dernier train retentit encore dans la vallée et alors vient cet étrange silence. Ce silence dont nous ne connaissons plus l'existence en ce monde si tourmenté. Et me vint alors à l'esprit mille réflexions sur ce que nous sommes, sur ce qui est ou n'est pas, sur les extravagances de notre monde, sur notre propre vie... Et, en tous les troubles que peut nous apporter de telles incantations, aucunes n'a sa réponse. Croire ou ne pas croire, espérer ou ne pas espérer, être ou ne pas être ? Qu'importe pourtant si on le peut, mais le peut-on vraiment ! Peut-on croire et espérer au bonheur..., je ne sais ! Il n'y a semble-t-il, nul être plus heureux que les animaux, ceux que les hommes protègent.

Alors, je me tourne vers mon chat. Il dort paisiblement sur un coussin moelleux et de temps à autre, se réveille et me regarde. Son regard montre bien à quel point est son insouciance; ses gestes détendus, sa sagacité. Oui, lui au moins a tout gagné de l'infortunée des hommes. Traité avec égard comme il est, il n'a pas à se soucier du bonheur qui est le sien. Bien sûr, il a son caractère et sa personnalité, ce dont il montre quelque fois. C'est un être qui parait divin et que certains peuples ont vénérés. Qui donc peut se vanter d'une vie sans troubles et sans problèmes comme un chat tel que le mien ? Nul bien sûr, et combien envient-ils pareil vie ! Sans intelligence profonde, peut-être... et puis, pour quoi faire, pour fabriquer un monde tel que le nôtre !

 

                                             F.J-L Rédigé en novembre 1970

 

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